13.06 > 30.09.2015
PHILIPPE, CHARLES, GUILLAUME ET LES AUTRES...
4 siècles de notre histoire monétaire
> au Musée archéologique de Namur
Lorsque Guillaume IV, Comte de Hollande et de Hainaut (1337 – 1345) effectue un pélerinage à Jérusalem en 1343-44, le poste de dépense le plus important du voyage concerne les frais de change entre les différentes monnaies. À cette époque, les Princes régnants pouvaient changer la valeur de leur monnaie en modifiant le pourcentage d’argent entrant dans leur composition. Une même monnaie pouvait ainsi perdre sa valeur après quelques années ou si elle provenait d’un territoire différent. Pour éviter à la fois les frais de change et favoriser le commerce, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, introduit le monnayage uniforme dans ses territoires en 1434. Une réforme qui marque le début d’une meilleure maîtrise de la monnaie.
Philippus Dei Gratia, Dux Burgundia, Comes Namurcum
À partir de 1434, les monnaies ont la même valeur sur tout le territoire mais elles conservent des particularités régionales. Les deux faces (avers et revers) sont communes mais elles comportent une légende spécifique relative au Prince régnant. On peut y lire ses titres en rapport avec le territoire, « Philippe le Beau Duc de Bourgogne et Comte de Namur sur les monnaies frappées à Namur, ou « …Comte de Flandre » sur celles frappées en Flandre. Cette légende régionale disparaîtra ensuite pour laisser place à un symbole local de l’atelier monétaire. Les monnaies frappées dans le Comté de Namur afficheront alors le lion comme signe distinctif.
Le revers de la médaille
Pour commémorer son mariage en 1477 avec l'archiduc Maximilien d'Autriche, Marie de Bourgogne offre à ses invités un objet d’art, une des premières médailles de l’histoire. Ce cadeau de prestige est une « sculpture portable » en bronze d’un diamètre de 60 mm, elle est ornée du portrait de la duchesse et de celui de son mari au revers. L’apparition de la médaille marque également un changement progressif dans l’illustration des monnaies : habituellement ornées des symboles du pouvoir, armoiries ou représentations symboliques des Princes régnants, elles commencent à afficher leurs visages sous le règne de Charles Quint au 16e siècle. Un changement qui a traversé les siècles.
Valoir son pesant d’or
Avant le 16e siècle, les monnaies ne portent pas d’indication de valeur. Celle-ci est estimée en livres, sous et deniers, en prenant en compte le poids et l’aloi (quantité de métal précieux présent dans la monnaie). Les premières mentions de valeur apparaissent sur les pièces de monnaie au 16e siècle et vont ensuite se généraliser.
Mécanisation de la frappe
Au 17e siècle la frappe de monnaies se mécanise grâce à l’adoption du balancier, une presse actionnée manuellement par un bras lesté qui remplace la frappe au marteau. L’évolution se remarque dans les contours et les gravures des monnaies, plus réguliers, et également dans le rendement. L’utilisation du balancier ne permet de frapper qu’une monnaie à la fois, mais son action est plus rapide, on peut produire environ trente monnaies à la minute contre une dizaine avec le marteau. Durant l’exposition, les visiteurs pourront découvrir et utiliser un balancier pour frapper leur propre monnaie !
Activités et animations gratuites
• VISITES GUIDEES « L’histoire des monnaies » par Alain Fossion, commissaire de l’exposition : - samedi 27/06 à 14h, - dimanche 12/07 à 14h, - dimanche 16/08 à 14h, - dimanche 06/09 à 14h.
Frappez votre propre pièce de monnaie et repartez avec un liard de Maximilien-Emmanuel de Bavière ! Sur réservation au 081/23 16 31.
• EXPERTISE GRATUITE de vos monnaies : mardi 14/07 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h (30’max /personne). Sur réservation au 081/23.16.31.
• FRAPPE de monnaies : tous les jours à 15h Accessible aux enfants à partir de 6 ans. Repartez avec votre propre pièce de monnaie !
Infos pratiques
13.06 > 30.09.2015
Musée archéologique
Halle al'Chair
Rue du Pont, 21
5000 Namur.
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h. Fermé le lundi.
Entrée gratuite.