Ensemble de mobilier d’une tombe du Bas-Empire
Fin du 4e-début du 5e s.
Provenance : Fouilles de Spontin.
Coll. Fondation SAN au Musée archéologique.
Photo R. Gilles © SPW-DPat et SAN.
La plupart de ces objets sont présentés dans l’expo « 175 ans de Société archéologique de Namur. Donnons un avenir à notre passé ! ».
Le site de la nécropole antique de Spontin a été fouillé à de multiples reprises par les membres de la Société archéologique de Namur, avec parfois de très longs intervalles de temps. L’examen des trouvailles et des carnets de fouilles met en lumière l’évolution des approches et des techniques. Il démontre également l’œuvre de pionnier visionnaire des archéologues de la SAN.
Le cimetière tardo-antique et mérovingien de Spontin a été découvert en 1855 et fouillé une première fois de 1860 à 1862 par la Société archéologique, sous la direction de Nicolas Hauzeur et Auguste Limelette. Le site était constitué de nombreuses tombes, disposées de part et d’autre de l’actuelle rue du Bouchat, à 120 m en amont de l’église du village.
Près d’un siècle plus tard, en 1966 et 2004, André Dasnoy se penche à son tour sur l’étude du site qui fait plus récemment encore l’objet d’une nouvelle recherche par Olivier Vrielynck.
Un mobilier révélateur
Cette succession de campagnes de fouilles a bien entendu permis de mieux connaître les rites funéraires et la vie des populations qui y ont inhumé leurs morts dans 160 tombes à deux périodes distinctes : le Bas-Empire (380-420 PCN) et l’époque mérovingienne (6e-7e siècle). Les 160 tombes fouillées ont révélé des défunts habillés, inhumés dans des contenants de bois ou de pierre. Beaucoup étaient accompagnés de bijoux, d’armes, de vaisselle ainsi que d’ustensiles divers. Des offrandes alimentaires sont également attestées dans les tombes du Bas-Empire. Les ossements humains étaient presqu’entièrement décomposés mais de nombreuses matières organiques en contact avec des objets métalliques ont été conservées (bois, cuir, textile). Tout ce mobilier est conservé dans les collections du Musée archéologique de Namur (Les Bateliers).
Les tombes du Bas-Empire sont peu nombreuses, une quinzaine tout au plus. Les 140 monnaies qui y ont été retrouvées nous donnent des repères chronologiques précis. À cette époque le cimetière était probablement celui d’une petite garnison militaire chargée de la défense du territoire face aux incursions de peuplades installées de l’autre côté du Rhin. Dans le Bassin mosan, des cimetières très semblables à celui de Spontin sont en effet associés à un site fortifié en hauteur (Thon-Samson, Furfooz, Éprave, Vieuxville ou Vireux-Molhain). L’emplacement d’un tel fortin reste toutefois inconnu à Spontin.
La majorité des tombes sont donc mérovingiennes. Le mobilier, classique pour la période considérée, était globalement plus pauvre qu’à l’époque romaine. À partir de la fin du 7e siècle, elles ne contiennent plus d’objets permettant de les dater. La présence d’une soixantaine de sépultures sans mobilier et de tombes multiples permet de supposer que le cimetière se prolonge à la fin du 7e et au 8e siècle, voire au-delà.
Les tombes du Bas-Empire sont peu nombreuses, une quinzaine tout au plus. Les 140 monnaies qui y ont été retrouvées nous donnent des repères chronologiques précis. À cette époque le cimetière était probablement celui d’une petite garnison militaire chargée de la défense du territoire face aux incursions de peuplades installées de l’autre côté du Rhin. Dans le Bassin mosan, des cimetières très semblables à celui de Spontin sont en effet associés à un site fortifié en hauteur (Thon-Samson, Furfooz, Éprave, Vieuxville ou Vireux-Molhain). L’emplacement d’un tel fortin reste toutefois inconnu à Spontin.
La majorité des tombes sont donc mérovingiennes. Le mobilier, classique pour la période considérée, était globalement plus pauvre qu’à l’époque romaine. À partir de la fin du 7e siècle, elles ne contiennent plus d’objets permettant de les dater. La présence d’une soixantaine de sépultures sans mobilier et de tombes multiples permet de supposer que le cimetière se prolonge à la fin du 7e et au 8e siècle, voire au-delà.
Un site témoin de l’évolution de l’archéologie
Au-delà de ces découvertes, Spontin est également une belle illustration de l’évolution de l’archéologie.
L'archéologie en tant que pratique professionnalisée - avec des spécialistes accrédités, un soutien institutionnel, des méthodologies définies et une base de connaissances cohérente - a une histoire alambiquée. Selon certains chercheurs, cette histoire remonte à plus d'un demi-siècle, à l'après-guerre et, en particulier, aux années 1960 et 1970. Le fait est que les archéologues du 20e siècle, de plus en plus en plus nombreux, se spécialisent dans une diversité de métiers liés aux nouvelles approches progressivement développées par la communauté scientifique.
Le travail accompli par André Dasnoy sur le site et les artefacts de Spontin fut en ce sens novateur. Il étend en effet ses recherches au-delà de la description typologique, privilégiant la compréhension des processus technologiques, sociaux et environnementaux qui ont conditionné les différentes époques.
Cette approche novatrice repose sur la mise en place à la Société archéologique d’une équipe multidisciplinaire, composée d’archéologues, d’un technicien, d’un photographe, d’un dessinateur et d’un restaurateur. Cette méthodologie moderne fait des collections de la Société de véritables références dans de nombreux ouvrages scientifiques du domaine de l’archéologie.
L’évolution de l’archéologie en tant que science est donc une histoire dans l’histoire. Elle est décrite de manière claire et complète dans l’exposition « 175 ans de Société archéologique de Namur. Donnons un avenir à notre passé ! » présentée jusqu’au 18 avril aux Archives de l’Etat à Namur.
L'archéologie en tant que pratique professionnalisée - avec des spécialistes accrédités, un soutien institutionnel, des méthodologies définies et une base de connaissances cohérente - a une histoire alambiquée. Selon certains chercheurs, cette histoire remonte à plus d'un demi-siècle, à l'après-guerre et, en particulier, aux années 1960 et 1970. Le fait est que les archéologues du 20e siècle, de plus en plus en plus nombreux, se spécialisent dans une diversité de métiers liés aux nouvelles approches progressivement développées par la communauté scientifique.
Le travail accompli par André Dasnoy sur le site et les artefacts de Spontin fut en ce sens novateur. Il étend en effet ses recherches au-delà de la description typologique, privilégiant la compréhension des processus technologiques, sociaux et environnementaux qui ont conditionné les différentes époques.
Cette approche novatrice repose sur la mise en place à la Société archéologique d’une équipe multidisciplinaire, composée d’archéologues, d’un technicien, d’un photographe, d’un dessinateur et d’un restaurateur. Cette méthodologie moderne fait des collections de la Société de véritables références dans de nombreux ouvrages scientifiques du domaine de l’archéologie.
L’évolution de l’archéologie en tant que science est donc une histoire dans l’histoire. Elle est décrite de manière claire et complète dans l’exposition « 175 ans de Société archéologique de Namur. Donnons un avenir à notre passé ! » présentée jusqu’au 18 avril aux Archives de l’Etat à Namur.
Pour en savoir plus :
A. Dasnoy, Quelques ensembles archéologiques du bas empire provenant de la région namuroise, dans ASAN, 53, 1966, pp. 169-231.
A. Dasnoy, Spontin avant Spontin : les tombes du Bas-Empire et de l’époque mérovingienne, dans J. Germain & L. Genette (dirs), Spontin d’eau et de pierre. Un village millénaire au centre de la Wallonie, vol. 1, 2004, pp. 33-50.
O. Vrielynck, Le cimetière du Bas-Empire et mérovingiende Spontin. Catalogue du mobilier et révision des données, dans ASAN, 89, 2016.