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Les matrices de sceaux, nouveau Trésor classé de nos collections

matrices

Nouveau Trésor classé : un ensemble de 56 matrices de sceaux de l'Ancien Régime

Métaux divers. 13e au 18e siècle.
Provenance : Personnalités, lieux ou institutions liés au territoire de la province de Namur
Namur, Collection Fondation Société archéologique de Namur. Cabinet numismatique François Cajot.
 

La Fédération Wallonie-Bruxelles classe un nouveau Trésor dans nos collections ! Que nous vaut cette reconnaissance supplémentaire ?

Souvenez-vous. Les visiteurs de l'exposition marquant le 175e anniversaire de la SAN étaient invités à élire la pièce ou l'ensemble de pièces méritant à leurs yeux d'être classé comme Trésor par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi les trois propositions présentées par la SAN, un ensemble de 56 matrices de sceaux de l'Ancien Régime vient de recevoir cette reconnaissance.

Les matrices de sceaux, qui sont en simplifiant l'empreinte qui permettait l'apposition du sceau sur des documents importants ou officiels, étaient généralement détruites à la mort de leur propriétaire ou à la dissolution de l'institution dont elles permettaient d'authentifier les actes. Beaucoup ont donc disparu.

Il en reste néanmoins quelque 4.000 inventoriées dans notre pays. L'ensemble conservé dans nos collections présente des caractéristiques rares qui le rendent exceptionnel.

Tout d'abord, des recherches ont permis d'identifier l'origine de ces matrices, la personnalité ou l'institution dont elles étaient la "signature" authentifiant les actes. Ces utilisateurs sont des institutions locales (12) ou ecclésiastiques (18), des prélats (7) ou des personnes privées (20), toutes vivant ou actives sous l'Ancien Régime. En effet, toutes ces matrices ont été réalisés et utilisées entre le 13e et le 18e siècle et sont liées au territoire de l'actuelle Province de Namur. Cette unité de temps et de lieu constitue une qualité supplémentaire de l'ensemble. 

Ces caractéristiques communes sont balancées par une grande diversité de modèles (circulaires, ovales ou en navette, suspendus ou avec appendice de préhension), des sujets représentés (figures humaines, architecture, animaux, blasons) et des matériaux mis en œuvre (cuivre, alliage de cuivre, d’étain ou de zinc, argent).

Le bon état de conservation des métaux et la lisibilité des motifs repésentés sont des arguments supplémentaires justifiant le classement.

Cet ensemble de 56 matrices de sceaux de l’Ancien Régime a donc été qualifié de trésor en raison de sa valeur ethnographique et historique, de son état de conservation, sa rareté, son lien avec l’histoire et l’histoire de l’art et son intérêt en tant qu'ensemble.

Pourtant, pendant très longtemps, ces matrices ont été délaissées au profit des sceaux attachés aux documents tels que les chartes, datés ou datables. "Orphelines de l'histoire", elles n'ont réçu quelque considération que comme source iconographique ou pour leur esthétique. Il fallut attendre 1993 pour que le Comité international de Sigillographie reconnaissent que « les matrices de sceaux constituent de précieux témoignages du passé et méritent la plus grande attention de la part des chercheurs et un meilleur sort dans les institutions qui les gardent ».

La Société archéologique avait donc été un précurseur en consevant soigneusement cet ensemble dans sa collection numismatique, pressentant qu'un jour elles révèleraient leurs qualités intrinsèques. Le récent classement en tant que Trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles les sort finalement de l'ombre...