En 1633-1634, dix personnalités contribuent à la prospérité de la ville de Namur. Antoine de Marbais, nommé à vie à la fonction de Mayeur, et les sept échevins qui le soutiennent dans sa mission siégeaient avec, à leurs côtés, le Bourgmestre Jean de la Ruelle et le Second élu ou Petit Bourgmestre Nicolas Colsineau. Trois tableaux représentant ces hommes illustres dans leurs costumes d’apparat sont les témoins uniques du fonctionnement du Magistrat de Namur au 17e siècle. Leur état de conservation nécessite aujourd’hui une restauration qui garantira leur conservation, leur étude et leur transmission à la postérité.
Un ensemble unique
Acquérir, conserver, valoriser et – parfois – restaurer, voici les missions que la Société archéologique de Namur mène au quotidien pour garantir la pérennité du patrimoine namurois. Les trois tableaux sujets du présent dossier ont surtout une importance essentielle pour la connaissance de l’histoire de Namur, du fonctionnement de ses organes politiques et de l’implication de grandes familles dans la gestion de la commune. Ces œuvres nécessitent une restauration assez importante car elles présentent toutes les trois un mauvais état de conservation.
Les deux premiers tableaux (212 x 153 cm) forment une paire. Ils constituaient à l’origine les deux volets d’un triptyque dont le panneau central – malheureusement disparu bien avant l’acquisition des deux volets, au 19e siècle, par la SAN – devait certainement représenté un sujet lié à la Vierge Marie ou à la vie du Christ. Y sont représentés le Mayeur et les sept échevins qui l’épaulaient dans l’accomplissement de ses missions. Une frise dans la partie supérieure des tableaux porte les armoiries de ces personnages ainsi que leurs noms, ce qui permet de les identifier sans difficulté. Il s’agit, sur le premier tableau, de Jean de Wert, échevin de Namur de 1633 à 1634, de Henri de la Rose, qui exerce ces mêmes fonctions de 1633 à 1637 et d’Albert de Tamison, de même de 1620 à 1639. Antoine de Marbais est quant à lui mayeur de 1630 jusqu’à son décès survenu en 1664. Une Justice en grisaille est par ailleurs représentée au revers de la toile.
Sur le second, on retrouve Philippe de Ponty qui exerce la fonction d’échevin de Namur entre 1628 et 1641, Godefroy Gaiffier, entre 1631 et 1634, Pierre de la Mortaeve, de 1626 à 1649 et Vincent de Harscamp de 1633 à 1647. Grâce à ces informations temporelles, on peut déterminer que ces deux œuvres ont été réalisées en 1633-1634, seules années où ces 8 personnages ont exercé leur mission ensemble.
Le troisième tableau représente des portraits de Jean de la Ruelle et de Nicolas Colsineau, respectivement Bourgmestre et Second élu (dit aussi Petit bourgmestre) de Namur. Cette toile a un certain pedigree puisqu’elle a été attribuée par Pierre-Yves Kairis à Jean de la Boverie I, rare peintre namurois qui nous a laissé son nom. Il est en réalité le petit-fils du célèbre Jean I de Saive (1540-1611), également peintre et actif à Namur. Cette œuvre est datée de 1631-1634, période pendant laquelle les deux personnages exercèrent ensemble leurs fonctions.
Ces trois tableaux sont extrêmement importants pour rappeler le fonctionnement du Magistrat de Namur. Nous sommes donc ici devant 10 hommes qui ont étroitement collaboré, le temps de deux années, pour la prospérité de la ville de Namur. En effet, si de la Ruelle et Coslineau sont restés en place entre 1631 et 1634, les sept échevins et le mayeur représentés n’ont exercé ensemble, selon l’historien S. Bormans, qu’entre le 30 janvier 1633 et le 29 novembre 1634. Les trois tableaux sont donc parfaitement contemporains et, peut-être même, exécutés par le même artiste namurois.
Outre l’intérêt historique et archivistique que présentent ces trois tableaux, les portraits des protagonistes sont également d’une très grande qualité artistique. L’exécution des détails, dont le travail de reproduction des dentelles, est d’une grande finesse. La qualité d’exécution de ces œuvres témoigne ainsi de l’importance de la production des artistes locaux actifs dans le domaine. Ceux-ci étaient sujets à d’importantes commandes émanant des autorités en place.
Ces véritables témoignages de la vie sociale et culturelle de Namur au 17e siècle ont besoin du soutien des namurois et de la Fondation Roi Baudouin pour retrouver leur éclat originel !
Le Fonds des Amis de la SAN (hébergé par la Fondation Roi Baudouin) vous propose de soutenir le projet de restauration de ces trois tableaux. Cette restauration sera prise en charge par la jeune restauratrice diplômée de la Cambre, mademoiselle Sarah Aucremanne. Un montant de 44.500 € sera nécessaire pour cette restauration (dont 14.500 € sollicités auprès du Fonds des Amis de la SAN).
Vous souhaitez soutenir ce projet ? Faites un don auprès de la Fondation Roi Baudouin.
IBAN : BE 10 0000 0000 0404
BIC : BPOTBEB1
Communication : ***015/1490/00056***
Les dons sont déductibles fiscalement à partir de 40€.