Dimanche 15 octobre 2023 à 15h par Xavier Hermand
Dimanche 17 décembre 2023 à 15h par Hélène Cambier
Dimanche 21 janvier 2024 à 15h par Jean-Jacques Van Ormelingen
L’itinéraire parcouru par un objet tel que l’Antiphonaire de Salzinnes, d’une ancienne abbaye belge à une bibliothèque canadienne, peut surprendre. Quand un bien culturel religieux provenant du territoire de l’actuelle Belgique surgit à l’étranger, cela suscite souvent méfiance voire suspicion dans l’opinion publique, surtout s’il s’agit d’une vente sur le marché de l’art (l’œuvre ne serait-elle pas issue d’un vol ?) Quant à la Révolution française, en matière de patrimoine religieux (perçu souvent, même de manière vague et implicite, comme bien commun inaliénable), elle est plutôt associée à la destruction et à la spoliation.
Pour qui cherche à comprendre la configuration du patrimoine religieux aujourd’hui et sa perception comme patrimoine culturel, la Révolution française s’avère un évènement charnière aux implications multiples. Face à la complexité et à l’ampleur du sujet, la conférence aura pour but de fournir quelques balises utiles et d’éclairer l’une ou l’autre problématique choisie.
Depuis le milieu du 15e siècle, les abbesses cisterciennes de l’abbaye du Val-Saint-Georges à Salzinnes ont fait usage d’armoiries personnelles : sur des sceaux pour authentifier des documents, sur des monuments funéraires pour entretenir leur souvenir, sur des portraits pour les identifier, sur des pierres commémoratives pour rappeler leur participation financière à la construction d’une église, … Dans l’antiphonaire de Salzinnes, aussi, l’héraldique fait partie intégrante de l’illustration que ce soit dans un encadrement d’enluminure pour évoquer une donatrice ou sur la draperie d’un prie-Dieu pour identifier la religieuse agenouillée dessus.
Les armoiries de la plupart des abbesses de Salzinnes aux Temps modernes ont pu être retrouvées grâce à des témoignages d’époque. Les devises, choisies par ces abbesses à l’occasion de leur élection, témoignent de leur ferveur religieuse à défaut d’être originales.
La communauté, c.à.d. l’abbesse et les moniales, arborait saint Georges, son patron, comme emblème, mais parfois elle a fait usage des armoiries traditionnelles de ce saint, à savoir un écu à une croix.