Nous avons le plaisir de vous inviter à participer à notre excursion du 23 mai 2019 sous la conduite de Michel Lefftz, professeur en histoire de l'art à l'UNamur.
Le domaine de Wespelaer provient des Carondelet, famille d’origine comtoise appelée à de hautes charges aux Pays-Bas sous Charles-Quint. Elle est actuellement la propriété des vicomtes de Spoelberch dont le château a remplacé un ancien édifice de style renaissance flamande fort démodé. Il est entouré d’un grand parc à l’anglaise dans lequel a été érigé un très beau pavillon, tholos ou temple antique à coupole et colonnes d’inspiration néo-classique à l’imitation de celui du Petit Trianon.
Il est recommandé de se munir de chaussures de marche solides vu le caractère de la promenade à travers des pelouses humides.
12h00 : Déjeuner au restaurant de l’Arboretum.
14h00 : Aarschot
Visite commentée de l’église Notre-Dame.
La petite ville d’Aarschot peu éloignée de Leuven, est située sur le Demer à égale distance de Wespelar et Montaigu. Elle s’aperçoit au centre d’une chaîne de collines d’où les vues sont très plaisantes. Ce que l’on voit surtout c’est le beau et haut clocher baroque de l’église considérée généralement comme un très bel exemple d’architecture gothique de l’école du Demer du 13e s. et due à l’architecte Jacques Pickaert (ou Piccart). Il est vrai qu’Aarschot fut jadis une cité rendue prospère par la fabrication de la toile, également seigneurie appartenant aux Croÿ depuis 1125, érigée en duché en 1533 par Charles-Quint en faveur de Philippe, fils de son ancien précepteur Guillaume de Croÿ.
Le jubé central, l’une des ultimes floraisons de l’art ogival, apparait comme un retable étiré en largeur évoquant la liturgie de la Passion se déroulant du dimanche des Rameaux au jour de Pâques. Les douze scènes sont expressives, pleines de vérité et d’émotion. Elles sont taillées rudement et parfois marquées de gaucherie. Les stalles gothiques, les confessionnaux baroques sont intéressants tout autant que les autels latéraux dus à l’excellent Pierre Scheemackers (18e s.) vu déjà à Diest, Averbode et Kortembos. Quant aux tableaux, le Pressoir divin, œuvre de 1520 environ, est un très curieux exemple iconographique traitant d’un sujet liturgique rarement abordé.
Visite de la basilique Notre-Dame.
Cet édifice est le premier exemplaire de style baroque construit en Belgique à l’instigation des Archiducs par Wenceslas Cobergher revenu de Rome où il séjournait, dans l’intention de procurer à la Vierge Marie un cadre digne d’elle et de la vénération très ancienne pratiquée par des milliers de pèlerins. La coupole est une innovation jamais vue chez nous auparavant. L’intérieur est conçu sur un plan radiant, autre nouveauté. Le mobilier est très riche et comporte notamment un Christ en médaillon sculpté par François Duquesnoy. L’un des motifs de notre visite est de pouvoir admirer sur place les tableaux de Théodore Van Loon, objet d’une impressionnante rétrospective lors de l’exposition aux Beaux-Arts cet hiver. L’artiste méconnu s’est révélé au grand public à cette occasion. Contemporain de Rubens, Van Loon reste Van Loon. Son italianisme est une assimilation des plus personnelles et son caravagisme précoce présente une très grande originalité (D. Coekelberghs).