Les recherches, menées par plusieurs institutions belges, associeront les sciences humaines et les sciences exactes dans l’objectif d’approfondir nos connaissances sur Jacques de Vitry et le Trésor d’Oignies.
CROMIOSS poursuit plusieurs objectifs
La recherche d’une concordance sur l’identité du propriétaire des ossements conservés à l’église Sainte-Marie d’Oignies et celui des mitres préservées au TreM.a constitue le point de départ des recherches. Le 8 septembre nous avons transféré le tombeau-reliquaire à l’UNamur pour effectuer un prélèvement et une analyse ADN sur les ossements qu’il contient. Étant donné la fragilité et la préciosité de ces ossements anciens, les scientifiques de l’UNamur mettront au point leur protocole de prélèvement sur d’autres ossements du 13e siècle aimablement mis à leur disposition par la Direction de l’Archéologie du Service Public de Wallonie. Avant de procéder à cette étape délicate, des examens complémentaires s’imposent. Une anthropologue étudiera les ossements, ce qui permettra notamment de déterminer le sexe, mais aussi d’éventuelles pathologies ou particularités de la personne. Une analyse au carbone 14 sera ensuite effectuée pour affiner leur datation. Pour clore le premier volet de CROMIOSS, des échantillons d’ADN seront également prélevés à l’intérieur des mitres du Trésor d’Oignies qui auraient appartenu à Jacques de Vitry. L’objectif de cette analyse est de mettre en évidence une possible concordance entre le porteur des mitres et le propriétaire des ossements qui sont conservés dans cette église. Le deuxième volet du projet consiste en une étude approfondie des mitres du Trésor d’Oignies selon plusieurs méthodes scientifiques : analyse par spectre de masse, spectroscopie micro Raman pour analyser les pigments des miniatures, examen macroscopique pour étudier les fils d’or et d’argent… Ces recherches sont destinées notamment à dater les mitres et à les recontextualiser notamment au sein du Trésor d’Oignies, grâce à l’obtention de nouvelles informations telles que la provenance du parchemin, les pigments dans les enluminures, les techniques de tissage, l’analyse des colorants textiles et l’identification des types de fibres. Autant d’informations qui devraient permettre de lever un coin du voile sur de nombreuses inconnues relatives au Trésor d’Oignies, comme la provenance des mitres et leur contexte de fabrication.
Un partenariat scientifique pour des recherches de pointe
La Société archéologique de Namur (SAN) lance le projet avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin et elle a conclu un partenariat avec des institutions majeures en Belgique pour procéder aux recherches dans les différentes disciplines. Des scientifiques de l’Université de Namur, l’Université de Liège, l’Institut Royal du Patrimoine Artistique, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, du Centre européen d’Archéométrie, du Musée de la Mode d’Anvers, du service Archéologie du SPW et de la Katholieke Universiteit Leuven participent à CROMIOSS. Le projet a reçu le soutien du Fonds Jean-Jacques Comhaire, géré par la Fondation Roi Baudouin.
Diffusion médiatique et suivi
Grâce à son aspect scientifique novateur, CROMIOSS permet d’aborder le patrimoine d’une nouvelle manière et de concevoir une médiation adaptée. La SAN souhaite donc mettre sur pied une exposition qui reprendra les résultats obtenus, les étapes suivies et détaillera les méthodes scientifiques. La publication d’un ouvrage et l’organisation une journée d’études sont également envisagées pour diffuser les résultats des recherches. La réalisation professionnelle d’un support visuel, photographies et film, lors des moments-clés du projet est prévue ainsi qu’une communication aux médias des différentes démarches entreprises et des résultats obtenus.