07.10.2023 > 11.02.2024
Exposition Des siècles de silence : la découverte de l'antiphonaire de Salzinnes
> au TreM.a-Musée des Arts anciens.
La Société archéologique de Namur présente au TreM.a-Musée des Arts anciens, en collaboration avec le Musée des Beaux-Arts de Nouvelle-Ecosse et sous le commissariat du Dr Judith E. Dietz, une riche exposition consacrée au retour d’un trésor incomparable du patrimoine namurois, un manuscrit disparu, oublié depuis des siècles : l’Antiphonaire de l’abbaye de Salzinnes.
Cet évènement unique en Belgique est une occasion exceptionnelle de retracer l’histoire de ce manuscrit enluminé, réalisé en 1554-1555 pour la prieure de l’abbaye de Salzinnes et ancienne chantre Julienne de Glymes, et conservé aujourd'hui Outre-Atlantique à la Bibliothèque Patrick Power de l'Univeristé Sainte-Marie de Halifax au Canada.
Ce livre de chœur enluminé, récemment retrouvé et restauré, est conservé depuis le 19e siècle au Canada... Et il ne restera sur notre territoire que quelques mois...
Outre l’histoire de l’abbaye, l’exposition révèle tous les secrets de ce remarquable manuscrit qui associe non seulement diverses formes d’expressions artistiques – arts de la reliure, de la peinture et de la miniature, de la musique et du chant... –, mais met également en lumière le rôle de la femme dans son exécution, sa destination et son utilisation.
Grâce à une multitude de dispositifs pédagogiques, l’exposition vise à replacer le manuscrit dans son contexte historique et culturel à travers l’utilisation de peintures, d’artefacts, de cartes, de documents d’archives, d’outils et de vidéos.
Avec l’Antiphonaire comme pièce maîtresse, l’exposition se déroulera en une série de sections, chacune consacrée à un thème spécifique de son histoire, de sa production et de son utilisation.
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Les petits + en partenariat
Expositions connexes
L’exposition organisée au Musée des Arts décoratifs met en valeur deux fonds de manuscrits anciens conservés à Namur : d’une part le fonds de la Ville de Namur, constitué suite aux réquisitions légales opérées dans les maisons religieuses dans le contexte de la Révolution française, à la fin du 18e siècle, et d’autre part le fonds de la Société archéologique de Namur, réuni à partir de la fondation de l’association en 1845.
D’abbaye en abbaye, nous vous proposerons la découverte d’une sélection d’ouvrages, pour la plupart copiés au cours du 16e siècle. En parallèle, de nombreux objets du quotidien rappelleront ceux qui étaient en usage dans les abbayes à l’époque.
Conférences
L’itinéraire parcouru par un objet tel que l’Antiphonaire de Salzinnes, d’une ancienne abbaye belge à une bibliothèque canadienne, peut surprendre. Quand un bien culturel religieux provenant du territoire de l’actuelle Belgique surgit à l’étranger, cela suscite souvent méfiance voire suspicion dans l’opinion publique, surtout s’il s’agit d’une vente sur le marché de l’art (l’œuvre ne serait-elle pas issue d’un vol ?) Quant à la Révolution française, en matière de patrimoine religieux (perçu souvent, même de manière vague et implicite, comme bien commun inaliénable), elle est plutôt associée à la destruction et à la spoliation.
Pour qui cherche à comprendre la configuration du patrimoine religieux aujourd’hui et sa perception comme patrimoine culturel, la Révolution française s’avère un évènement charnière aux implications multiples. Face à la complexité et à l’ampleur du sujet, la conférence aura pour but de fournir quelques balises utiles et d’éclairer l’une ou l’autre problématique choisie.
Depuis le milieu du 15e siècle, les abbesses cisterciennes de l’abbaye du Val-Saint-Georges à Salzinnes ont fait usage d’armoiries personnelles : sur des sceaux pour authentifier des documents, sur des monuments funéraires pour entretenir leur souvenir, sur des portraits pour les identifier, sur des pierres commémoratives pour rappeler leur participation financière à la construction d’une église, … Dans l’antiphonaire de Salzinnes, aussi, l’héraldique fait partie intégrante de l’illustration que ce soit dans un encadrement d’enluminure pour évoquer une donatrice ou sur la draperie d’un prie-Dieu pour identifier la religieuse agenouillée dessus.
Les armoiries de la plupart des abbesses de Salzinnes aux Temps modernes ont pu être retrouvées grâce à des témoignages d’époque. Les devises, choisies par ces abbesses à l’occasion de leur élection, témoignent de leur ferveur religieuse à défaut d’être originales.
La communauté, c.à.d. l’abbesse et les moniales, arborait saint Georges, son patron, comme emblème, mais parfois elle a fait usage des armoiries traditionnelles de ce saint, à savoir un écu à une croix.