Témoin incontournable et reconnu du patrimoine architectural namurois, l’hôtel de Gaiffier d’Hestroy vit une seconde naissance suite à la restauration complète des façades de l’avant-corps achevée en 2014. L’exposition dossier L’hôtel de Gaiffier d’Hestroy à Namur, Musée du Moyen Âge et de la Renaissance depuis 50 ans, Patrimoine classé depuis 70 ans retrace l’histoire de l’institution et les techniques de rénovation des stucs. 

L’hôtel de Gaiffier d’Hestroy et le TreM.a (Musée des Arts anciens du Namurois - Trésor d’Oignies) sont liés depuis 1950, date à laquelle Mme Ghislaine de Gaiffier d’Hestroy décide de céder la propriété familiale à la Province de Namur. Cette donation est toutefois liée à une condition : transformer le bâtiment, classé en 1944, en musée. La volonté de Mme de Gaiffier d’Hestroy constitue une vision pertinente : la culture peut contribuer à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine.

Un musée en héritage
En 1950, la Province de Namur s’associe à la Société archéologique de Namur pour créer et gérer un musée dans l’hôtel de Gaiffier d’Hestroy. À cette époque, la SAN a déjà fondé deux musées à Namur - le Musée archéologique, en 1855, et le Musée des arts décoratifs en 1936 – où elle expose ses collections sur l’histoire de Namur et de sa région depuis la Préhistoire jusqu’au XXIe siècle. Le troisième musée exposera les collections de référence du Moyen Âge et de la Renaissance de la SAN, le Musée des Arts anciens du Namurois ouvre ses portes en avril 1964. Il a été rebaptisé récemment « TreM.a » pour Trésors du Moyen Âge et de la Renaissance. Le TreM.a conserve plus de 50 pièces classées comme « Trésors »  de la Fédération Wallonie-Bruxelles et expose une des 7 merveilles de Belgique : le Trésor d’Oignies. À ces collections exceptionnelles s’ajoute le prestige d’un bâtiment unique à Namur, l’hôtel de Gaiffier d’Hestroy.

Campagne de restauration et de valorisation
L’hôtel de Gaiffier d’Hestroy est un hôtel de maître conçu par François-Joseph Beaulieu au 18e siècle, il est bâti à la mode française entre un jardin et une cour d’honneur clôturée, à rue, par des bâtiments de service. Il est considéré comme l’exemple le plus abouti du classicisme français à Namur. Consciente de l’importance de ce joyau architectural, la Province de Namur a entrepris en 1999 une vaste campagne de rénovation. L’avant-corps a été aménagé pour accueillir des salles d’expositions temporaires, le TreM.a a ainsi pu augmenter sa capacité d’exposition et dynamiser ses activités. Un autre chantier s’est achevé en 2014 avec la restauration des stucs ornant les façades extérieures et intérieures de l’avant-corps. Ces stucs avaient été reconnus comme patrimoine exceptionnel de wallonie en 2003.

Patrimoine exceptionnel entièrement restauré
En regardant les façades aujourd’hui, il est difficile de se rendre compte des efforts qui ont été nécessaires pour arriver à ce résultat. En 2009, au début du chantier, les décors en stuc sont en piteux état. Des éléments sont absents, cassés, en décrépitude ou même recouverts de plusieurs couches de peinture ou de mastic qui retiennent l’humidité et dégradent les couches inférieures. Cinq années ont été nécessaires pour reconstruire et restaurer ce patrimoine exceptionnel. Le travail a été minutieusement effectué par l’Atelier d’architecture Thierry Lanotte et l’équipe multidisciplinaire de restaurateurs dont l’association Artplus composée d’Elvira Iozzi, Pascal Mulpas et Mathieu Van der Hoeden.

Infos pratiques
Exposition accessible jusqu’au 13 septembre, du mardi au dimanche de 10 à 18h, dans l’espace consacré aux collections permanentes. Informations présentées en français, néerlandais et anglais. Un feuillet d’information, bilingue français - néerlandais, est disponible pour les visiteurs.